Le visible et le caché

L'atmosphère, les ambiances guident mes choix dans lesquels ma compagne est actrice active et complice.
Pour alimenter ce book, quelques amies acceptent de jouer le jeu avec nous, pour des mises en scène plus ou moins élaborées, plus ou moins réussies. A vous de le dire.

Les moments de prises de vue sont toujours réalisées sur la base d'une complicité intellectuelle sensuelle et souvent avec un humour partagé. L'ensemble de ces connivences se construit sur du moyen terme et, par choix, nous ne travaillons pas sur ce book avec des modèles professionnels.

Par ailleurs nous suggérons que cacher, c'est aussi paradoxalement dévoiler.

Les masques vénitiens ou autres, sont pour nous des emblèmes de l'ambiguïté entre le "voir" et ce qui est dissimulé. Par un phénomène inconscient, ce que cache un regard peut accroître une attitude. Nos yeux par exemple voient devant nous, mais ils ignorent ce qui se passe derrière le masque, même si parfois nous croyons le savoir.

R. Magritte, avait bien compris cette ambivalence entre le paraître et le réel que nous interprétons. Son célèbre tableau de la pipe.. qui n'en n'est pas une le montre clairement.

Chaque image peut donc être analysée au moins sous deux aspects.

Celui du photographe qui crée une atmosphère, une lumière autour d'un sujet, d'un événement qui le touche, mais limité par le cadre qui voile et dévoile.

Celui de l'observateur qui reconstruit entièrement l'image. Y compris, ce qui est hors du cadre. N'est-ce pas aussi sur le caché que l'imagination se réveille et produit non plus une image, mais une émotion ?

Ce saisissement n'est-il pas aussi important que l'image exposée ? Chacun peut avoir sa propre réponse, néanmoins nos recherches modestes vont dans ce sens.

Pour l'écrire différemment, ce qui est suggéré me paraît, à tort ou à raison, souvent plus intense ou intéressant que la mode consistant à tout dévoiler, ce qui n'est comme le reste qu'illusion car l'image ne sera jamais l'Être, ni sa matière.

Une photographie c'est un assemblage, comme l'est un langage : l'image nue et l'image perçue dans notre inconscient... il existe à partir d'une seule image, quantité de représentations, car l'histoire de chaque observateur ou... trice :) est différent.e et il, elle, voit également ce que le photographe n'a pas conscience de ce qu'il a fixé sur son objectif.

Ajouter un commentaire

Les commentaires sont vérifiés avant publication.
Nom Message
Pays
Ville
Email
Site web
Message